Cette année, la commune de Meyrin a proposé une résidence au photographe franco-algérien Bruno Boudjelal, qui nous a offert un intermède bienvenu en ce samedi après-midi. Sa posture de résistance ? Le regard étonné qu’il promène sur le monde et son propre parcours. Se laisser porter par le mouvement et les opportunités aussi… Hybride assumé, riche de sa double culture et ses multiples identités, le photographe porte désormais son patronyme originel avec sérénité. Bruno Boudjelal, ou la preuve par le récit que le malaise identitaire n’est pas une fatalité, la réconciliation une responsabilité individuelle, le fruit d’un combat, d’un parcours géographique fait d’allers-retours vers des origines. Le fruit d’une résistance à la place qu’on veut nous assigner aussi. Le fruit d’une réconciliation familiale avec son histoire et avec l’Histoire enfin.
» Le photographe franco-algérien et membre de l’Agence VU’ Bruno Boudjelal s’est toujours questionné sur sa propre identité, lui qui a découvert l’Algérie, le pays de son père, à l’âge de 32 ans. Inspiré par ses explorations personnelles, il a forgé une démarche singulière qui entremêle la mémoire collective, l’autobiographie, le documentaire, la couleur et le noir et blanc. Régulièrement publié dans la presse internationale et lauréat de prix prestigieux, son travail fait l’objet de 6 monographies et de nombreuses expositions à travers le monde. » FIFDH – Rencontre avec Bruno Boudjelal
le temps de son passage à Meyrin, ce conteur dont l’oeuvre semble encore devoir être ramenée aux errances des autres comme aux siennes, s’est fait le porte-voix légitime et subjectif de migrants entre-deux mondes. Et a pris comme point de départ une maxime de résistance pour le moins originale : « Ne mourrons pas fatigués« . Inspirée par un homme qui lui confia avoir résisté à toutes les épreuves de son longue traversée africaine grâce au… repos.
« Bruno Boudjelal a pris ses quartiers à Meyrin de janvier à mars 2019. L’artiste a longuement rencontré des hommes et des femmes arrivé.es à Genève après un parcours migratoire difficile. A partir de ces mots puissants : Ne mourrons pas fatigués, Boudjelal leur a proposé de raconter comment, pris dans des flux incessants, ils et elles parviennent à ne pas perdre pied, à tenir, s’inscrire dans la vie. L’artiste les a écouté·es, photographié·es, et a relaté ces histoires dans des textes. » FIFDH