Métissages, hybridations, diversité… Pour dresser son portrait d’un monde en transit, le FIFDH ne croise pas seulement les voix, mais les formes aussi. Films, forums, expositions, performances ou poésie photographique ce mercredi soir. Avec Haïti – « En bas la ville », la voix de Laurent Gaudé s’est associée avec l’oeil qui voit de Gaël Turine pour nous faire voyager dans une capitale haïtienne en ébullition. Port-au-Prince, excès de chaos, excès de vie… et au milieu de la poussière et des combats, « Pourquoi pas… la joie » ?
L’écrivain Laurent Gaudé et le photographe Gaël Turine proposent une soirée de poésie photographique qui plonge le spectateur dans une expérience visuelle et auditive haïtienne. Hybridation entre littérature et photographie, cette déambulation nous guide dans le quotidien des résidents de Port-au-Prince et de son centre-ville, Enba Laville en créole. Avec plus de 2 millions d’habitant·es, la capitale d’Haïti bouillonne entre les stigmates du séisme de 2010 et l’instabilité politique récurrente. Le regard croisé des deux auteurs remet en perspective la réalité désenchantée de la première république noire et en révèle toute la beauté et la dignité. FIFDH
Sur les photographies de Gaël Turine, Laurent Gaudé a posé sa voix en reprenant ce magnifique poème qui figurait dans son recueil De sang et de Lumière (2017, Actes Sud).
Et pourquoi pas la joie ?
« Tu es Solange, Fille de la ville. Tu marches lentement. Tu es partout chez toi, Reine en ces rues qui ne te salissent plus d’aucune poussière. Tu es Solange. Tout est à toi qui n’as rien. Et pourquoi pas la joie ? La fierté d’être femme, Fille de mère nombreuse, Indisciplinée au temps, Affranchie, Soeur des fougères qui plient doucement sous le vent. Solange, La fille qui ouvre le ciel Et rachète, Par le simple déhanchement de son sourire, Nos vies indistinctes. » Extrait, Et pourquoi pas la joie ?, 2013, Laurent Gaudé