Ca y est, le Festival du Film et Forum international sur les Droits humains a pris ses quartiers dans ma cité. Pendant dix jours, parallèlement à la session du Conseil des droits de l’homme qui se tient à l’ONU, le FIFDH se donne pour mission de s’indigner, vibrer, penser ensemble. Dix jours pour mettre en lumière des combats, des drames, des mots, mais surtout des voix. Des voix inspirantes, militantes, bouleversantes et bouleversées. Dix jours de voyages et d’état des lieux. Dix jours pour créer une société éphémère, faire éclore un germe de communauté d’action, d’espoir et de solutions.
Dix jours d’ancrage local au cœur d’une agora internationale, d’un espace réflexif éphémère autour des droits humains. Dix jours d’un voyage global pour visiter des thématiques transnationales. Dix jours pour compiler, digérer et dessiner une toile, un réseau de luttes interconnectées.
Me voilà donc embarquée dans un voyage remuant, enthousiasmant, éprouvant, enrichissant. Depuis vendredi j’ai déjà pleuré avec Nadia Murad, combattu aux côtés de Leilani Fahra, me suis indignée devant des prisonniers, apaisée avec Bruno Boudjelal, promenée avec Rousseau, déridée en compagnie d’une bande de rebelles enflammés….
Rires, larmes, empathie, indignation… Le FIFDH ? Un ascenseur émotionnel. Parce que s’interroger sur les droits humains c’est aussi braquer les projecteurs sur les cas où ces derniers sont bafoués. C’est aborder frontalement les questions d’urgence climatique, de droit au logement, de déplacement de populations, de conflits armés, de génocides oubliés, de cyber-harcèlement, de populisme instrumentalisé, de criminalisation de la solidarité, de misère sociale, de révolutions avortées, de territoires en reconstruction, de minorités muselées…
Alors anxiogène cette agora ? Certainement pas ! Questionner ne veut pas dire culpabiliser, mettre en lumière se résigner. Le coeur du combat ? Les stimulants défis posés par un monde post-neo on sait plus trop. Un monde en mutation qui nous offre une occasion de nous (re)mettre en mouvement, de nous remobiliser pour réinventer. De réfléchir aux rôles et aux responsabilités des acteurs locaux, nationaux, internationaux, virtuels, communautaires. De chacun de nous en tant que citoyen.
Pour remplir cette mission, le Festival propose films, rencontres, événements et expositions mais surtout un Forum qui permet de partager une émotion collective autour d’une œuvre, suivie d’une réflexion commune entre artistes, penseurs, experts, politiques… et le public. De l’émotion pour concerner. Des clés pour comprendre. Des pistes pour se mettre en mouvement… Mouvoir-émouvoir-espérer-actionner.
Voilà, je m’en vais continuer à butiner et je vous retrouve au terme de ce voyage glocal pour vous en livrer les échos, les remèdes et la boîte à outils du résistant. En attendant, je vous propose quelques escales avec mes Voix du FIFDH…