Abdellatif Kechiche, tortionnaire de génie, de l’esthétisme, du naturalisme, de la lumière, de la sensualité, de la subtilité des interactions. J’avoue y être allée avec un brin d’appréhension, tant le réalisateur d’ordinaire ne nous épargne pas. Mais pas cette fois…

Cette fois-ci Kechiche nous convie dans un tableau solaire de trois heures dans lequel Amin, l’autre réalisateur auquel Kechiche a confié ses yeux, nous promène. Trois heures dans un portrait méditerranéen, trois heures d’été que j’ai pris un langoureux plaisir à étaler sur une journée d’hiver ensoleillée. Trois heures dans un Sète des années 90′, trois heures à être caressés, régalés avec une Méditerranée comme on l’a rêvée et que ma génération aura connue le temps d’une bonne décennie, au moins (l’incandescence paroxysmique en moins ;-)). Trois heures au bord de ces eaux-là c’est certes bien court mais c’est bien mieux que rien. Au dernier plan me voilà bouleversée, au générique rêveuse. Et pas éprouvée…