Embarquez pour un road-movie docu-fiction sur les routes d’une France sans artifices, qui se confondent et font des allers-retours avec les images d’un là-bas si proche et si loin. Méditez mine de rien au gré des escales avec Arash, Ashkan et Hossein sur les paradoxes et questionnements liés à la mobilité : where is home, where I AM, where I feel at home ? Confusion des lieux, confusion des identités, le Territoire m’autorisera-t-il, in fine, à me composer un être complet ?

L’Extrait
« Tu sais ce que je me suit dit, la dernière fois que je suis allé en Iran ? Que quand je suis là-bas je suis plus heureux. Quand je me réveille là-bas, je me sens mieux. Mais je préfère celui que je suis ici, à la personne que je suis là-bas. C’est étrange. A mon avis, l’image que j’ai de moi ici, je veux dire le Hossein que je suis ici, correspond davantage au Hossein que j’aimerais être, mais je suis plus heureux en Iran et je ne sais pas pourquoi. »
Le Pitch
« Après 5 ans d’études à Paris, Arash ne s’est pas fait à la vie française et décide de rentrer en Iran. Espérant le faire changer d’avis, ses deux amis l’entraînent vers le sud de la France pour une dernière virée commune.
La voiture chargée à ras bord, les voilà partis vers l’été méridional, avec à la clé nuits dans des campings, bières aux fêtes de village et air marin. Un jour, les trois amis font la connaissance des musiciennes Charlotte et Michèle… Arash rentrera-t-il vraiment en Iran?
AVANT LA FIN DE L’ÉTÉ est une ode originale à l’amitié, qui repousse avec volupté les frontières de la fiction. » Lien
« Si le farsi est l’une des plus belles langues du monde à parler et à écouter, elle est également l’une des plus belles à filmer. Maryam Goormaghtigh nous entraîne dans une errance hédoniste sur les routes de France à travers les yeux de trois Iraniens, qu’elle filme avec une grande tendresse et une intimité impressionnante. Des siestes, des repas et des bons mots : on se régale, on discute avec sagesse de photographie, de musique, ou d’interprétation des rêves… et surtout de nanas et de drague. La virilité de ces personnages d’ordinaire exploités dans les «buddy movies» en prend un coup, puisque c’est bien la féminité rafraîchissante de ces hommes qui se révèle peu à peu ici. Derrière cette virée débonnaire scintille, en creux, le sombre éclat de l’âme en exil. L’appel de l’enfance, de sa terre, de sa musique, de sa poésie, de sa langue. La réalisatrice parvient, sans dogmatisme, à construire un aller-retour incessant et fécond entre deux mondes que beaucoup de clichés opposent : la France et l’Iran. On a ainsi parfois l’impression de faire du tourisme en Iran, alors qu’on est au milieu de la France profonde. Les paysages français deviennent une extension du geist iranien, avec une finesse, une simplicité, un humour qui affleurent sans recherche d’effets, sans volontarisme narratif ou esthétique. Une image splendide et surtout une très belle bande son servent à merveille ce film qui fleure bon la liberté dans un écrin très oriental : anodin en façade, riche à l’intérieur. »Lien
La réalisatrice – Maryam Goormaghtigh
Épilogue… territorial
Aux dilemmes sur la liberté-solitude ou l’entrave-cocon, aux réflexions sur la meilleure forme d’intégration, la composition, les renoncements, la transmission, la religion, la petite cellule et les contraintes sociales, affectives, politiques… A la recherche de l’amour et de sa propre voie.. La balade prend un tour plus grave avec l’immersion dans le récit du Territoire, qui semble, in fine, avoir le pouvoir de trancher pour nous… Du choix individuel, du conflit intérieur au déracinement imposé par la géopolitique, ce n’est peut-être pas celui qu’on pense qui finira par rentrer le premier… Alors le mouvement et l’ouverture deviennent fuite, la fuite exil ou le retour définitif… Sacrifier sa jeunesse, ses idéaux et ses rêves à la patrie ? Refuser de se sacrifier aux exigences d’un Territoire trop exigeant et risquer de flotter à jamais sur le Réseau ? Oui le Territoire a le pouvoir de nous dire halte-là, de nous transformer d’êtres complexes en êtres déchirés, de nous exiler intérieurement… Rattrapés ! Alors à quand l’épisode II, « Le choix d’Hossein » ?