En ce début de février 2018, EVEN FACEBOOK devient local !!!!! Prônant un tournant vers réseau local & infos locales. Alors au nouveau mythe hégémonique du THINK LOCAL et son grand pouvoir de séduction…
… Avant que le mythe ne s’impose en nouvelle idéologie … Je vous propose le mien…
Think global, national, régional, local, think tout ça à la fois, THINK GLOCAL !
EN TRANSIT A GENEVE : DEMAIN GENEVE
A chaque époque son hymne
Les Années 2000 c’était le trio europhilo-urbain de Cédric Klapisch
Les Années 2010 c’est … Demain et ses rejetons…
« Demain Genève », c’est l’histoire d’un groupe de jeunes qui, fascinés par ce qu’ils ont appris dans le film DEMAIN, se demandent si de telles solutions existent près de chez eux.
Ne connaissant ni les défis environnementaux et sociaux auxquels leur ville est confrontée, ni les initiatives de la région, les amis décident de rencontrer des experts et des porteurs de projet durable, et vous invitent à partager leur aventure.
Fortement inspiré du documentaire de Mélanie Laurent et Cyril Dion sorti en 2015, « Demain Genève » propose une vision positive de l’avenir, un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler notre région demain. » Lien
« Demain prend ses racines aujourd’hui ! « liste déclinée en thématiques (Agriculture & Alimentation, Energie, Economie, Urbanisme, Démocratie et participation, Education et formation) des associations, entreprises, projets, initiatives qui proposent des actions concrètes et des solutions dans la région genevoise.

Regarder Demain Genève et repartir avec un plein d’idées : faire ses emplettes à la Ferme de Budé, s’installer dans une coopératives d’habitations, payer en Léman, cultiver un potager au Jardin de Beaulieu, placer ses bambins dans une crèche en plein air, s’inscrire au projet Zero Waste, … et prendre l’apéro avec son ami G qui m’annonce qu’il emménage justement dans une nouvelle coopérative de banlieue au sein de laquelle il compte bien s’investir personnellement…
THINK LOCAL… THINK GLOCAL 😉
A l’avant-première de Demain Genève, me voilà traversé d’une révélation : et si finalement le localisme était un glocalisme ?
Pas de contradiction –> Le localisme ? Phénomène, Idéologie, Mythe glocal, parce que Phénomène, Idéologie, Mythe global à chaque fois décliné localement.
A l’image de Demain Genève, la version locale = plus parlante pour les locaux, une version locale qui fait plus de sens.
Conclusion : non le global ne s’oppose pas au local !!! Ces deux-là se conjuguent aisément. C’est l’esprit glocal. Leur reste à trouver comment intégrer le national…
EN TRANSIT DANS LA GENEVE GLOCALE : JOURNEE ANTIGEL
Dans une Genève glocale, on trouve le Monde aussi, forcément. Dans son quartier des Pâquis sûrement, dans ses Festivals évidemment. La glocalisation est un phénomène d’inclusion. Et pour Demain (à) Genève, on veillera à ce que le Monde ait sa place, assurément.
Laissons-nous en convaincre avec le Festival Antigel, nouveau fleuron de la Cité de Calvin. On commence avec une déambulation dans les Pâquis, quartier métissé, aux nombreuses couches d’identités, vivant, pièce de théâtre authentique pas pièce folklorique figée pour touristes. Quartier où sévit aussi la gentrification. Les anciens squatteurs sont devenus des bobos, les anciens squats des coopératives.
« On va là d’où l’on vient« . Déambulation performative conçue par Maëlle Gross
« Une marche, une oeuvre sonore et des visites impromptues dans des lieux insolites ou chez les habitants des Pâquis, où des oeuvres de la plasticienne suisse d’origine grecque Maëlle Gross se dévoilent et vivent avec leurs hôtes. Issu d’un travail relationnel dans le quartier initié par la plasticienne, le concept voyage d’Athènes à Genève et porte un regard singulier sur les thèmes du travail, de l’identité et de l’altérité en milieu urbain. Le spectateur se voit remettre un lecteur audio et parcourt l’espace-temps de l’exposition seul, suivant un guide, l’invitant à traverser des histoires tout en traversant le quartier.
Pour le deuxième volet d’On va là d’où l’on vient, Maëlle Gross en continuant le concept de la marche performative développé à Athènes, dans le quartier populaire de Kypseli, au printemps 2017, crée une oeuvre sonore afin de faire entendre l’invisible. Pendant la déambulation dans le quartier Pâquisard, dans ses contours fluides, les visiteurs s’exposent aux problématiques de l’identité, de l’immigration, et de la sexualité.
Ce qui frappe en premier lieu, aux Pâquis, c’est la vie. Il y a du bruit, des odeurs, des couleurs qui émanent des gens, des restaurants, des salles de jeux, des bars à champagne, des bagnoles de police. Quand on est jeune on aime le bruit, mais plus quand on vieillit. On sait qu’on évolue quand on appelle les flics pour régler les problèmes de nuisances sonores. Il y a les prostituées dans la rue, qui côtoient les rondes de police. Elles occupent cet immeuble, qui devient un squat, qui devient une coopérative. Les choses et les gens changent. On est du bon ou du mauvais côté. Le mal a changé et s’est sans doute complexifié. Sur son modèle, Maëlle Gross mêle les symboles nostalgiques aux régimes des activités contemporaines convoqués pour combler le sentiment de perte : les lieux de consommation de fête, sexe et drogues, la circulation et la rapidité des échanges, des mouvements et des transactions. Accumulation d’images, de sons et évocations d’odeurs composent ses vidéos, où nostalgie et modernité sont ainsi étroitement corrélées, puisque l’une découle nécessairement de l’apparition de l’autre. Il y a les gens, les genres, la gentrification, des « gen » du latin « genus » (du genre, sorte, espèce, race, famille, origine). Les Pâquis « gen » et gênent parfois dans la Genève internationale. Mais il y a de l’ambiance, c’est le mélange, le joyeux chaos de la vie contemporaine. Il y a les bains, l’Utopie d’un quartier occupé par les grands hôtels luxueux, parfois corrompus, mais où le privilège qu’est celui de côtoyer le jet d’eau de Genève au plus près est donné à tous. Petit quartier au coeur gros, la nuit comme seul défouloir.
Avec un exercice de style, et à travers ses oeuvres sonores et visuelles, l’artiste participe à une « géographie émotionnelle » extrapolant les courants artistiques et les recherches anthropologiques récentes autour du Nord et du Sud. Elle invente une écriture du monde en prenant pour point fixe le quartier des Pâquis, ses émotions et ses relations. Dans les rues, les contradictions se multiplient, arrivant des quatre coins du monde avant de repartir dans toutes les directions. Les Pâquis regroupent nos regards en un seul point de perspective, puisqu’ici, personne n’est né suisse mais tous sont Pâquisards. Le quartier des Pâquis est avant tout une portion de ville qui transforme le mal individuel en un bien collectif.
A travers un processus relationnel, l’artiste échange avec les mères étrangères de l’école de Pâquis-Centre, des habitants du quartier prêtant leur domicile, les travailleuses des salons de beauté et de coiffure, les travailleuses du sexe… Une éthique surgit des expériences communes, des histoires du quotidien, des souvenirs qui nous renvoient à une responsabilité de l’un envers les autres : de l’écoute des voix. Ces voix se demandent comment pouvons-nous vivre ensemble dans l’amour et la violence ? Comment pouvons-nous créer des utopies de proximité ?
Tels des artisans, les habitants du Pâquis vivent leurs oeuvres dans une relation d’échange symbolique, s’échappant de la loi de la valeur et de la finalité à tout prix en se permettant de se « dépenser », de se perdre dans la fête et la défaite. Ici la richesse se trouve dans l’échange.
Olivia Fahmy & Eleni Riga
« On va là d’où l’on vient« , un texte so PG spirit. Et une expérience sensorielle, pas sociologique.
Mais c’est pas tout ça mais il fait faim 😉 Après une longue marche des Pâquis au PAV, friche industrielle en réhabilitation, centre urbain de demain pour un souper au Syria Diorama.
« Dans le cadre du projet Antidote, passerelle entre culture et intégration sociale, le festival confie les clés du restaurant panoramique situé au sommet de la tour Pont-Rouge à TALAL RANKOUSSI, un grand chef syrien immigré à Genève. Une collaboration avec le restaurant genevois Où bien encore. De quoi combler les amoureux de saveurs orientales! »
En collaboration avec le restaurant Ou bien encore : « Cuisine pour rendre les gens heureux; produits issus de l’agriculture locale et légumes du marché; spécialités du terroir, souvent avec une touche d’ailleurs. »
En résumé 1 cuisinier syrien + 1 bistrot exo-local = 1 mix local global = une expérience glocale
Déco sobre, repas simple et goutu. Sobriété vs folklore. Un regret cependant : rencontre manquée avec le cuisinier, dont on ne connaîtra pas l’histoire, pas de récit créé autour de la manifestation.
Autres événements Antigel PG spirit
Glocal oui BoCal non merci !
Fin du mois, soirée chez des amis, l’occasion de débattre de l’avenir des mythiques Fêtes de Genève, LE rassemblement annuel des touristes et des locaux, annulé cette année et sur lequel nous sommes appelés à nous prononcer lors des prochaines votations. La mort de la manifestation s’avère être une bonne chose pour quelques locaux de notre assemblée. Je ne me rallie pas à leur indifférence, j’aimais cette occasion annuelle de rencontrer le Monde de passage à Genève. Soit, en rejoignant les Greeters, j’ai trouvé une autre voie pour faire découvrir ma cité aux visiteurs.
Cette soirée fut l’occasion de débriefer sur le le Festival Antigel aussi, très prisé des locaux pour le coup, et l’amoureux palestinien de M de passage à Genève de s’amuser de l’à priori incompatibilité du menu syrien végé qui nous a été proposé avec la cuisine orientale 😉 ce qu’a confirmé une des amies de notre hôte, une végétarienne qui a eu un mal fou à se sustenter lors d’un séjour à travers les racines libanaises de sa meilleure amie.
Si le glocalisme version Antigel consiste à adapter la cuisine syrienne à ce qu’elle croit être le goût des palais locaux, ou du moins celui de son à priori public cible, les amoureux du local ont de quoi se réjouir ce mois-ci avec l’ouverture à Genève du Bocal Local et du Nid, deux nouvelles épiceries participatives, bio, tout ça tout ça.
Allez, see you en mars !