J’adore l’automne si je sais que dans un quelque part accessible dans le Monde, simultanément, existe la possibilité d’un été :-)…
A lire en filigrane : Errance en enclave
Tous les ouvrages, films, etc. sont à retrouver dans la page HIGHLIGHTS
Au sommaire de cette Gazette : un retour d’enclave, beaucoup (question) de migrants, une Rentrée littéraire, des confidences de pape, des paroles de président, une élection, une marée de nationalismes régionaux, …
Youpi C’est la Rentrée !
Celle du Pape François pour commencer…
Le « premier pape de la mondialisation » se confie dans un livre d’entretiens avec Dominique Wolton. Il y est évidemment question de migration, LA problématique au coeur du 21ème siècle pour le Pape François. D’ailleurs, en août, il proposait 21 mesures pour l’immigration (*** A découvrir en fin de Gazette)
Extrait
Dominique Wolton : « Vous avez dit, à Lesbos, en janvier 2016, une chose belle et rare: « Nous sommes tous des migrants, et now sommes tous des réfugiés ». A l’heure où les puissances européennes et occidentales se ferment, que dire, en-dehors de cette phrase magnifique ? Que faire ?«
Pape François : « Il y a une phrase que j’ai dite – et des enfants migrants la portaient sur leur tee-shirt : « Je ne suis pas un danger, je suis en danger. » Notre théologie est une théologie de migrants. Parce que nous le sommes tous depuis l’appel d’Abraham, avec toutes les migrations du peuple d’Israël, puis Jésus lui-même a été un réfugié, un immigrant. Et puis, existentiellement, de par la foi, nous sommes des migrants. La dignité humaine implique nécessairement « d’être en chemin ». Quand un homme ou une femme n’est pas en chemin, c’est une momie. C’est une pièce de musée. La personne n’est pas vivante. » (lien Figaro)
La rentrée littéraire évidemment
Ma ptite sélection pour le PG :
- Un personnage de roman de Philippe Besson, pour mieux faire connaissance Emmanuel M le désormais président.
- Une fille dans la jungle de Delphine Coulin, parce que son récit fait partie de l’actuelle foison de projets docus et littéraires pour faire connaissance avec les « migrants ».
- L’art de perdre d’Alice Zeniter, parce qu’il y est question de parcours identitaire et de la réconciliation de la troisième génération, en l’occurrence celle des harkis algériens.
- Alma de Jean-Marie Gustave Le Clézio, parce qu’il y est encore question de quête d’identité ici, d’Île Maurice et de réconciliation, mais en l’occurrence avec l’Histoire et les ancêtres cette fois-ci.
- Les Routes de la Soie de Peter Frankopan, à lire comme un miroir au grand projet du président chinois Xi Jinping –> A lire http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/05/15/chine-le-president-xi-jinping-deroule-ses-routes-de-la-soie_5127773_3216.html
Bonnes lectures en perspective, et dans notre quête d’hybridité on oubliera pas non plus de se précipiter au cinéma pour voir le thriller rural « Petit Paysan »...
La rentrée cinématographique aussi
Avec la très glamour Mostra de Venise, festival international qui aborde évidemment lui aussi le thème de la migration. Notamment à travers l’artiste Ai Weiwei venu présenter son documentaire Human Flow.
Documentaire sur les réfugiés silencieux écrit par un réfugié qui a la parole, artiste dissident chinois mondialement connu. A sortie prévue pour 2018, documentaire qu’il faudra visionner en miroir avec la lecture d’Un Monde de Camps, dans lequel Michel Agier fait la démonstration que les camps sont loin d’être anecdotiques et, prises dans leur globalité, les minorités y vivant loin de constituer un accident de la mondialisation. Il est sans doute temps de rétablir ces espaces invisibilisés et les considérer comme des lieux, habités certes par des êtres a-nationaux qui justement pour cette raison ont des choses à dire sur un ordre dont la nécessaire imposition par la violence questionne forcément le sens. Il est temps de s’intéresser de plus près à l’émergence de ces lieux singuliers, sur ces nouveaux mondes qui se construisent dans le mouvement, hors patries. Il est temps de comprendre que plus le modèle étatique actuel se durcira, plus les invisibles seront nombreux, créant un contre-monde parallèle que le futur ancien modèle (?) ne pourra longtemps continuer à invisibiliser… Un monde parallèle qui sera peut-être rejoint par des volontaires, des utopistes, voire des exilés de « souche » des futures patries occidentales en voie de territorialisme démulticulturalisant… Un monde parallèle à la périphérie des nations mais aux périphéries des villes aussi dont Slums Cities of Tomorrow affirmait qu’il constituait non pas un problème mais une solution. Un monde parallèle qui finira par s’opposer et se retourner contre le modèle dominant s’y pas intégré par ce dernier… Un 21ème siècle où il sera question de réconcilier pour faire cohabiter ces deux mondes. Affaire à suivre donc…
En attendant, on surnage dans un monde mouvant où on est très loin du « réjouissant exil » évoqué par Etienne Daho dans ses Remèdes à la mélancolie (France Inter 10 septembre). Un monde mouvant où les « hors-la-loi » qui aident des migrants se voient condamnés pour « Délits de solidarité« , un monde où en allumant la radio on a parfois l’impression d’être projetés dans l’ambiance de l’un des over nombreux films actuels sur la DGM… (7 septembre Série France Culture Délits de solidarité).
Mais dans un monde mouvant territorialisant qui fourmille d’initiatives en faveur d’une authentique cohabitation aussi, à l’image de We are City Plaza, hôtel désaffecté d’Athènes où se réunissent locaux et migrants et qui rappelle un autre lieu réhabilité dont on avait parlé dans le PC, le quartier Metropoliz à Rome.
Et si on redéfinissait la notion de communauté ? une communauté qui ne serait plus addition/agrégation des mêmes mais addition des différences. Communauté de statuts, pas de « sang », tribu du 21ème siècle, celle du mouvement. Dans l’Hôtel Plaza, pas de regroupement par nationalité, contrairement à ce qui se fait dans la Jungle de Calais, les bois de Melila ou autres lieux-étapes auto-organisés. Et lorsque l’accueil se fait avec les locaux, pas non plus de passeurs, comme on l’a vu précédemment dans Un Paese di Calabria.
La rentrée d’un Président
Tout commence toujours avec des Mots. Et Emmanuel Macron a eu l’occasion d’en prononcer des capitaux en cette rentrée. Après avoir donné le ton avec son projet pour l’Union Européenne, il récidive le 19 avec son discours devant les Nations Unies. Discours en faveur du multilatéralisme qualifié de religieux, de lyrique « et en même temps » de pragmatique et raisonnable que les observateurs ont opposé au braillement nationaliste de Mr T.
Extrait du discours : « Le réfugié, le déplacé, ou celui qu’on appelle tristement le « migrant« , est en réalité devenu le symbole de notre époque. Le symbole d’un monde où aucune barrière ne pourra s’opposer à la marche du désespoir, si nous ne transformons pas les routes de la nécessité en route de la liberté. » (…) l’exil, quand les défenseurs de la liberté sont les premières cibles des pouvoirs en place. La protection des réfugiés est un devoir moral et politique dans lequel la France a décidé de jouer son rôle (…) en ouvrant des voies légales de réinstallation au plus proche des zones de conflit (…) la priorité est de lutter contre les trafiquants qui font commerce de la misère. (…) les causes profondes, morales, civilisationnelles, si nous voulons les relever, c’est par une véritable politique de développement que nous pouvons le faire.«
Grâce à ses Mots, à sa vision, la France est de nouveau le pays vers lequel on regarde, la patrie forte et ouverte qui inspire le monde. Mais on aurait tort de réduire Emmanuel Macron aux ailes, ce qu’il nous prouve le 18 avec la nomination de Stéphane Bern en Monsieur Patrimoine. Emmanuel Macron c’est l’Europe, la mondialisation « et en même temps » le Patrimoine français. Emmanuel M. c’est la réconciliation…
Et la mienne enfin… En mode « 35 », lectures, docus et nouvelles explos
Mi septembre… La fin de la saison a sonné, les nuits d’été ont déserté, tout le monde remballe en emportant derrière lui sa Deuxième Maison. Déjà l’heure de quitter l’enclave, de boucler l’ultime (?) étape de ma réconciliation identitaire, réconciliée avec la nostalgie… Bref vous pourrez suivre toute cette escale estivale dans l’article « Errance en enclave« .
L’heure de poursuivre la quête. Vers de nouveaux horizons,… une traversée de la frontière, une immersion dans les mondes de ma cité. En attendant, objectifs établis, objectifs dus. A peine le temps de célébrer mes 35 ans au bord d’un autre lac, frontalier celui-ci, et la boucle bouclée, me voici de retour à la maison….
… où je reprends mes explorations urbaines. Ce mois-ci on célèbre entre autres la Chine et le Tibet dans ma Ville-Monde d’élection.
Mais moi j’ai décidé que célébrer le multiculturalisme c’était bien mais c’était plus suffisant. Qu’après mon escale en enclave je débutais une nouvelle phase à la rencontre des expats et des touristes notamment… Exploiter les possibilités ! Mais voilà qu’à peine mon enquête genevoise entamée, je découvre que les projets adoptunexpat et Geneva Greaters ne sont plus :-(…
Bref, de toute façon il commence à faire froid, alors soit, rentrons chez soi où l’exploration prendra un tour plus intérieur, avec un dimanche docus notamment. Au programme
- Chasing Asylum d’Eva Orner,
- Calais les enfants de la jungle,
- C le débat France 5 Migrants. Une crise sans fin ?,
- Clandestins, d’autres vies que les vôtres.
Première escale. Australie, défense d’entrer. Je me souvient avoir mentionné le projet des îles prisons australiennes dans le PC… Cet après-midi, l’entrefilet prend corps dans un documentaire, et il questionne, forcément : Mais qu’est-ce qu’on est en train de faire ? Quel monde est-on en train de créer ? Comment en est-on arriver là ? La tendance c’est de ne plus laisser les mobiles s’approprier la Ville-Monde et y recréer un autre monde, mais de les cacher, les enfermer, les punir. Parce qu’ils bougent, on en fait des an-nationaux. L’Australie va au bout de cette logique et c’est terrifiant. Mais s’il est possible de créer artificiellement une île prison ça doit forcément être possible de créer une île-utopie où des exilés globaux cohabiteraient non pas du fait de leur nationalité, mais de leur statut. Des a-nationaux qui pourraient créer et inspirer de nouveaux modèles de société, d’habiter et de cohabitation, sur des bases extra-territoriales.
Violence de la réalité, besoin de respiration… Pendant ma pause d‘Australie défense d’entrer, je tombe sur le magazine 66 minutes Grand Format, qui chaque semaine propose une évasion avec la rencontre d’une communauté française expatriée dans le monde. Cette semaine l’émission porte le titre « Nouvelle Zélande, le nouveau rêve français ». Gros malaise… Implacable hiérarchie des mobilités…
Deuxième escale. Calais, les enfants de la Jungle. Les Mots : droits, passeurs, réseaux criminels, économie à grande échelle, enfants, dangers, proies, peur.
Troisième escale. C’est le débat, France 5, Migrants, une crise sans fin ?
Une soirée débats découpée en plusieurs thématiques dont celle-ci : « Pape, machine arrière sur l’immigration ?« Alors, retournement de celui qui nous rappelait quelques lignes plus haut que l’humanité c’est le mouvement ? Peut-être pas… Il faut distinguer la philosophie du mouvement du Pape, son idéologie de la mobilité, et les pratiques de l’accueil encadré, dans le contexte actuel où l’immigration = retour à une gestion par l’État (vs par les réseaux transnationaux). Un type de gestion qui pose la question des places d’accueil pour les migrants. Il faut donc distinguer la place géographique de la place dans la société. Place dans la société qui suppose une nécessaire intégration des migrants.
Le débat propose également un reportage sur Calais. Quelques minutes après avoir visionné « Les enfants de la Jungle », je me retrouve exactement au même endroit. Même contexte, même situation, mais autre angle, autre narrateur, autre point de vue. Du côté politique, Calais vue à travers les yeux du policier vs les yeux des Mineurs Non Accompagnés et de leur porte-voix. Leur constatation : on n’arrêtera jamais le mouvement, quelles que soient les mesures qui seront prises (ah oui, pas même en Australie ?) Si ainsi soit-il, alors ouvrons grand les frontières comme le suggère Rutger Bregman dans ses Utopies Réalistes.
Le débat propose également une intrusion dans la salle surchauffée d’un village en repli au discours insupportable. Peut-être que pour conjurer leur peur que s’ils accueillent dignement ils viendront « tous », les zones envahies devraient travailler en collaboration avec les migrants eux-mêmes et leur poser ces questions. Que pensent-ils de ce fantasme ? Que feraient-ils à leur place ? Je crois que le rejet vient aussi et surtout de la bataille pour les deniers et la prise en charge de l’État : car les uns pour logement, etc. –> l’Etat / les autres –> le Marché, la compétition, etc. Donc les autres angry contre les uns.
Quatrième escale. Dans Clandestins, d’autres vies que les vôtres, six résidents français témoignent et ne s’inventent pas. Nous ne sommes pas des réfugiés et pourtant nous aussi on a eu envie de bouger. Nous sommes des migrants économiques, sociétaux, politiques, idéologiques, etc. qui demandons juste à ne plus avoir besoin de nous cacher. A ne plus seulement avoir le droit de cotiser mais à revendiquer le droit à la régularité. Car quoi que vous en pensiez, nous sommes décidés à rester. Les Mots : peur, faux papiers, proies.
Heureusement pour le moral, explorer les productions sur la mobilité, c’est entendre une pluralité de voix et découvrir d’autres biais aussi, plus loufoques ou plus incarnés…
La mobilité façon grande fresque historico-familiale avec Iraqi Odyssey. Documentaire passionnant sur fond d’allers-retours de l’Histoire et des protagonistes. Entre chassés-croisés et parcours à étapes multiples, les mouvements de cette tribu nomade se confondent avec l’histoire de l’Irak et du monde. Bien construit, bien rythmé, les trois heures de ce documentaire n’ont pas suffit à me rassasier. Autre point fort : le point de vue. Différent de ceux généralement exploités lorsqu’on traite de mobilité. On ne se situe ni du côté du pays d’accueil ni d’associations ou de migrants eux-mêmes. Dans Iraqi Odyssey, le narrateur, à la fois partie prenante et enquêteur, centralise le grand récit familial. Avec carte des déplacements et arbre généalogique à la clé. Iraqi Odyssey, enquête en forme de voyage dans l’espace et le temps qui nous transporte jusqu’à cette scène finale, où les membres du réseau familial global se retrouvent le temps d’une réunion diasporique. Le temps de faire le point et d’apprécier la pluralité des situations. Entre nostalgie, envie de construire « là-bas » ou passé laissé derrière soi, Samir nous convainc encore une fois de la subtile complexité et l’infinie diversité engendrées par le grand mouvement.
La mobilité façon humaniste-burlesque avec Le diptyque d’Aki Kaurismäki
Le Havre. C’est l’histoire d’un poète cireur de chaussures qui avec le soutien des commerçants de sa ville et d’un commissaire, aide un jeune garçon béninois de passage à rejoindre sa terre d’élection. Dialogues façon dessins-animés/sitcoms. Mise en scène façon théâtre. Économie du mot. Film totalement d’actualité mais vidé de son actualité, a-temporel, avec pour décor un Havre d’un autre temps.
L’autre côté de l’espoir. Après le Havre, le réalisateur nous propose une nouvelle rencontre entre deux solitudes. Cette fois un homme en transition existentielle va aider un jeune Syrien à rester à Helsinki. A nouveau sobriété, parcimonie des dialogues, froideur du décor, un peu farcesque, arrière plan sombre. On y fait la rencontre des « libérateurs de la Finlande », d’une Finlandaise qui s’en va parce qu’ Helsinki est bien trop calme,… On suit un héros plus si affable quand après lui avoir été signifié son renvoi à Alep parce que décrétée ville sûre, il rentre et découvre les images d’une Alep en phase d’anéantissement, il choisit la clandestinité à la mort programmée. Et va intégrer une sorte de famille recomposée de bras cassés. Loufoquement attendrissant.
Devoirs de rentrée
Un mot d’ordre, une rentrée en mode « réconciliations ». Objectif : tendre l’oreille à tout ce qui sonne « let’s cohabitons » !
Mais avant de se jeter dans le grand bain de la rentrée, vite, vite, il me faut achever mes lectures d’été. Et c’est la page 432 de L’Amie prodigieuse III qui servira de transition entre les saisons. Oui à la page 432 du troisième volume de cette saga, je découvre émue quelques lignes sur l’Esprit Saint, qui serait un symbole pour réfléchir au « vivre ensemble ». Alors oui, je creuserai aussi ça, je convoquerai tout, l’Esprit Saint, le village, le quinoa, les féministes arabes, etc., pour démontrer que c’est possible, de cohabiter. Il n’est décidément pas de plaisir plus grand que la recherche intellectuelle…
Je retrouve aussi mon émission littéraire préférée où j’entends Alice Zeniter présenter L’Art de perdre, où il est question pour l’héroïne d’un retour aux racines. Évidemment, revenue du mien ya une semaine à peine ça résonne. Mon état ? Impression d’irréalité. Mon ressenti à chaud ? Tout retour est nécessairement raté. Sert à sortir de notre torpeur, fantasme, claque, pour revenir à la réalité, pour clore les trois phases du parcours identitaire géographique, pour avancer. Consolidés. Affermis. Décidés. Apaisés. Sans mouvement aucune identité apaisée possible. Parcours identitaire phasé pas seulement géographiquement mais historiquement. A la deuxième génération processus de réconciliation de nos maisons pas encore achevé, question de l’identité encore d’actualité.(Lien CONTES POST-MODERNES PC). Réconciliation se fait à la troisième pour les enfants du silence comme Alice Zeniter.
Dans cette Grande Librairie de rentrée, Alice Zeniter était entourée notamment de Tobie Nathan, l’ethno-psychiatre qui tente de soigner les migrants par la culture, et dont je vous avais déjà parlé dans le PC. Membre de la Troisième génération, Alice Zeniter a vécu le mouvement en différé, celui des Harkis d’Algérie, Tobie Nathan lui fait partie du mouvement d’émigrés chrétiens d’Egypte, émigration qu’il a vécu comme une deuxième naissance.
Quoiqu’il en soit, le roman d’Alice Zeniter s’inscrit dans une grande tendance des romans de cette rentrée : le retour sur l‘histoire franco-algérienne. Le temps semble enfin venu. De dire les choses et se dire les choses. Comme Kerry James, qui dans sa pièce « A vif » pose cette question à son pays : l’État français est-il responsable de la situation des banlieues ? Bref, y’a qu’en se disant les choses clairement qu’on peut avancer (lien vers ch pc). Et c’est seulement une fois la réconciliation actée et le parcours identitaire historico-géographique achevé, que le discours néopostmoderne et la position post-identitaire, hybride, d’une Leila Slimani devient possible (qu’on a entendue dire qu’elle ne veut plus entendre parler d’identité !!!!)
Sinon, en cette rentrée… J’ai repris le chemin de l’école aussi. Comme j’ai certainement déjà dû vous en parler, je me suis infiltrée dans les Ressources Humaines, d’abord un hasard, qui très vite s’est transformé en conviction. Le monde de l’entreprise globalisée a dégoûté et détourné nombre d’âmes déçues, et c’est de l’intérieur qu’on peut faire changer. Bref, dans la formation que je viens d’entamer, on nous explique d’entrée le positionnement des RH dans les sociétés : au centre. Entre la droite et la gauche, entre la direction et la salariés, les RH font le balancier pour les concilier. J’aime cette position.
Et je me lance dans la rédaction du Projet Glocal… Fini les barbecs sous les pins, on reprend toutes ses notes de l’année et on s’embarque pour l’aventure du PG. Whaou en travaillant sur 2017, je me souviens dans quelle ambiance on était il y a encore quelques mois… cf. gazette janvier… Alors merci Macron, pour le souffle, la respiration que tu nous a donnés, la tendance que tu as fait naître. Whaou quand je relis la Gazette de janvier, ça rigolait pas hein, je crois que je n’étais pas vraiment encore dans le ton du PG ;-)…
La rentrée des Brèves du Territoires
En vrac : le « CouscousGate » et l’implosion du Front National en France – L’élection d’un lobbyiste au Conseil Fédéral en Suisse qui a préféré renoncé à sa double nationalité – Le créneau de campagne de Laurent Wauquiez pour la présidence du parti Les Républicains : « Sa région contre Paris« . Paris… où il réside justement. lol. Parfaite illustration… Rhétorique populiste, effet d’annonce vs réalité…
Elex Allemagne CDU, parti d’Angela Merkel gagnant, et entrée de l’AFD, parti d’extrême-droite, au parlement avec 13%. Quand les populistes sont déjà qualifiés d’office au deuxième tour en France ou en Autriche, quand Trump, Brexit, etc., 13% dans un pays qui a accueilli 1 million de migrants, pas si mal… Vu le climat ambiant, on se serait presque préparés à un 1933 bis, et ben non…
Et du côté du nationalisme régional ? 25 septembre Référendum indépendance Kurdistan et fin de campagne tendue autour du Référendum pour l’indépendance de la Catalogne. Affaires à suivre…
Epilogue
Connotation du mouvement : on a vu tout au long de cette Gazette, à travers le sort réservé aux réfugiés qui osent quitter leur nation, des migrants brimés qui ne sont plus définis que par leur mouvement, à travers le choix de ce candidat au Conseil fédéral qui a préféré renoncer à sa double nationalité pour accroître ses chances d’élection, à travers le « CouscousGate » aussi : que celui qui bouge, consomme ailleurs, consomme de l’ailleurs ou ait deux nationalités ait honte de sa mobilité… Donc, un seul objectif : RÉHABILITER LE MOUVEMENT !!!!!
Je vous laisse méditer là-dessus… France. Sommes-nous en 1789 ou 1939 ? (Débat Salut les Terriens du 30 septembre)
Tandis que je me réjouis en découvrant le message de ces professeurs de lycée des environs d’Aix qui s’intéressent au PC et me demandent le droit d’utiliser mon chapitre sur Marseille pour illustrer un cours transdisciplinaire sur la perception des espaces… Youpi c’est la rentrée !!!
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- Développer les «possibilités d’entrées sûres et légales» dans les pays de destination: notamment par «l’octroi de visas humanitaires» délivrés selon un mode «étendu et simplifié» et favoriser «le regroupement familial».
- Multiplier les «corridors humanitaires pour les réfugies les plus vulnérables» pour éviter les filières illégales.
- Créer un système de «visas temporaires spéciaux» pour «ceux qui fuient les conflits dans les pays voisins».
- Ne pas recourir aux «expulsions collectives et arbitraires» de réfugiés et de migrant non «adéquates» surtout quand elles renvoient des personnes dans des pays qui «ne peuvent garantir le respect de la dignité et des droits fondamentaux».
- «Toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale»: par conséquent «former adéquatement le personnel préposé aux contrôles de frontière» pour que le «premier accueil» des migrants et des réfugiés soit «approprié et digne».
- Trouver des «solutions alternatives à la détention pour ceux qui entrent sur le territoire national sans autorisation».
- Dans le pays de départ, créer un système d’immigration légale pour agir «contre les pratiques de recrutement illégal» par des filières.
- Dans le pays d’arrivée, «assurer aux migrants une assistance consulaire», le «droit de toujours garder sur soi les documents d’identité personnels», un accès à la justice, «la possibilité d’ouvrir des comptes bancaires», la «garantie d’une subsistance minimum vitale».
- Que soit accordée dans le pays d’arrivée «la liberté de mouvement, la possibilité de travailler et l’accès aux moyens de télécommunications».
- Pour ceux qui désirent rentrer dans leur pays la mise en place de «programmes de réintégration professionnelle et sociale».
- Protéger les «mineurs migrants» en évitant «toute forme de détention» et en assurant «l’accès régulier à l’instruction primaire et secondaire»
- Octroyer une nationalité à tous les enfants «à la naissance»
- Lutter contre «l’apatridie» de migrants et réfugiés en créant une «législation sur la citoyenneté»
- Accès sans limite des migrants et des réfugiés «à l’assistance sanitaire nationales et aux systèmes de pension» et «transfert de leur contribution en cas de rapatriement».
- Garantir à «tous les étrangers présents sur le territoire la liberté de profession et de pratique religieuse»
- Promouvoir «l’insertion socio-professionnelle des migrants et des réfugiés, garantissant à tous – y compris aux demandeurs d’asile – la possibilité de travailler, des formations linguistiques et de citoyenneté active».
- Prévenir les «abus» du travail productif de «mineurs migrants»
- Favoriser «le regroupement familial – y compris des grands-parents, des frères et sœurs et des petits-enfants – sans jamais le soumettre à des capacités économiques».
- Renforcer l’attention et le soutient aux migrants, réfugiés, demandeurs d’asile «en situation de handicap».
- Aider davantage les pays en voie de développement qui accueillent des réfugiés
- Intégrer «sans supprimer» chez les migrants leur «identité culturelle» par une «offre de citoyenneté» qui soit «dissociée des capacités économiques et linguistiques» et par une «offre de parcours de régularisation extraordinaire pour les migrants qui peuvent faire valoir une longue présence dans le pays»